HECTOR MALOT
Son père, Jean-Baptiste Malot était notaire. Sa mère, berce l'enfant de récits de voyages (peut-être inspirés par ceux de son premier époux). Elle développe ainsi son goût pour les histoires.
Parvenu à l'âge adulte,Hector s'oppose à la volonté paternelle, préférant la voie des lettres aux études de droit, sa mère le soutient dans son choix.
Il fait ses études au lycée Corneille de Rouen où Gustave Flaubert l'y a précédé dix ans plus tôt. Là, il se lie d'amitié avec celui qui sera quelque temps le secrétaire de Sainte-Beuve, Jules Levallois, futur critique littéraire. Ses études ne sont pas brillantes ; il souffre d'un système scolaire dans lequel il ne peut s'exprimer. Ses préférences vont à l'Histoire dont l'enseignant est un original, à l'esprit libre.
En 1853, il s'installe à Paris et tente de faire représenter une première pièce, en vain. Pour assurer sa subsistance, il écrit quelques articles. Il se retire chez ses parents pour écrire sa première trilogie Les Victimes d'amour, dont le premier volume paraît en 1859. En 1856, il collabore pour un journal, le Journal Pour Tous de Jules Simon. En octobre 1859, Malot devient journaliste à l'Opinion Nationale.
En 1864, il fait construire à Fontenay-sous-Bois un chalet qu'il habitera jusqu'à sa mort. Il en choisit l'emplacement non loin de la gare. Ainsi peut-il se rendre régulièrement à Paris et gagner les gares voisines pour des promenades pédestres qu'il affectionne.
En 1867, il épouse Anna Dariès. et de leur union ne naîtra qu'une seule fille, Lucie née le 23 Août 1868.
Ayant eut du succès avec son roman Romain Kalbris, Hetzel demande à Malot d'écrire un roman semblable, commencé en 1870. Mais la guerre fera perdre à Malot, les trois quarts du manuscrit ; le futurSans Famille !
En 1880, Anna décède. Hector Malot se remarie l'année suivante avec Marthe Oudinot de la Faverie, jeune femme alors âgée de 31 ans, avec laquelle il accomplit de nombreux voyages. A partir de cette période le style de Malot change radicalement, mais il signe encore des romans à succès.
En 1893, un an après l'écriture de En Famille, naît sa petite-fille Perrine (son prénom est celui de l'héroïne du roman).
Homme droit, fidèle en amitié, prompt à défendre la cause des opprimés, Hector Malot fut surnommé par Séverine, une journaliste de l'époque, Malot-la-Probité. Il fut l'ami de Jules Vallès qu'il soutint dans son exil londonien, lui apportant aide financière et réconfort moral. C'est grâce à lui que le manuscrit Jacques Vingtras, qui devait devenir L'enfant, fut publié. Mais le romancier se fait vieux et son désir de quitter le monde littéraire se fait sentir. En fin, en 1895, il écrit une longue lettre : PPC (Pour Prendre Congé) où il annonce sa volonté de mettre fin à sa carrière, ne voulant pas "mourir la plume à la main". Le 18 Juillet 1907, à 10 heures du matin, en sa maison de Fontenay-sous-Bois, entouré des siens, Hector Malot rend le dernier souffle, dans sa 77ème année. Il sera enterré le 21 Juillet au cimetière de Fontenay.
SON OEUVRE
Hector Malot est à la tête d'une œuvre conséquente : une soixantaine de romans.
Les plus connus aujourd'hui sont ses romans pour enfants : Romain Kalbris, Sans Famille, En Famille.
Un autre roman pour enfants est paru de façon posthume. Il est intitulé Le Mousse.
Le reste de son œuvre est composé de romans pour adultes. S'ils sont oubliés aujourd'hui, ils connurent de son vivant et jusque les années 1930, un succès certain. Ils furent traduits dans de nombreuses langues : anglais, allemand, italien, américain. Ils parurent en feuilletons dans des journaux comme Le Siècle et Le Temps. Cinq sont réédités de nos jours : Un Miracle, Complices, Baccara, Un Beau-Frère(qui doit sortir sous peu), et Le Roman de mes Romans, ouvrage de fin de carrière dans lequel il narre dans quelles circonstances il composa.
Son œuvre s'inscrit dans la veine réaliste. À l'instar d'Honoré de Balzac, il a voulu représenter la société contemporaine : Paris et la province, toutes les classes sociales, notamment la bourgeoisie. Comme son prédécesseur, il brosse des types. Dans Le Roman de mes Romans, il se réclame de Stendhal, reprenant la métaphore du miroir pour caractériser ses romans. Il fut toutefois critiqué par Emile Zola, notamment, pour la prédominance qu'il accorde au récit. Certains ont dénoncé également la prégnance des bons sentiments. Soucieux de jouer un rôle dans le siècle, il milita, par le biais de l'écriture romanesque, pour une révision de la loi sur l'internement en hôpital psychiatrique, pour le rétablissement du divorce, pour une reconnaissance des droits de l'enfant naturel, pour une amélioration des conditions de travail, celles des enfants notamment. Républicain modéré, il se montra défenseur des libertés.
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